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BATTLE OF THE SOMME


La mélodie
Cette marche écossaise de retraite en 9/8, composée par William Laurie (1881-1916), commémore une des batailles les plus meurtrières de la Première Guerre mondiale. Elle débuta le 1er juillet 1916 et coûta la vie à 58.000 soldats britanniques dont un tiers tombèrent le premier jour.

William Laurie y participa en tant que pipe major du régiment du 8th Argylls. Il mourut peu de temps après suites aux maladies et blessures contractées dans les tranchées. Il vécut néanmoins juste assez longtemps pour assister au succès immédiat de sa dernière composition.
  
Une retraite n’est pas nécessairement une marche militaire dédiée à une manœuvre de mouvement des troupes, mais peut également être un air rituel joué en soirée après la fin du service. C’est le cas de « battle of the Somme » dont la douce mélodie rappelle qu’il fait bon vivre réfugié en sécurité au sein du camp parmi les siens.


William Lawrie (ou Laurie) – Le compositeur.


William Lawrie est né au sein d’une famille travaillant dans des carrières d’ardoise à Ballachulish, dans l’Argyll. Son père, Hugh Lawrie, lui donna ses premières leçons de cornemuse avant qu’il ne soit pris en charge par John MacColl avec lequel il restera toujours très lié. En 1910 il devient le second sonneur à gagner la même année la médaille d’or à Oban et à Inverness. Il ajoute à son palmarès le Clasp l’année suivante.

En 1914, il succède à George Ross comme Pipe Major du 8th Argyllshire Battalion of the Argyll and Sutherland Highlanders – the 8th Argylls – avec lequel il débarque en France en 1915. Mais en 1916, il tombe gravement malade suite aux conditions de vie dans les tranchées. Il est rapatrié en Angleterre où il meurt à l’hôpital d’Oxford le 28 novembre 1916, laissant derrière lui sa femme et leurs trois enfants.
Un “marbhrann” (“lament” en gaélique) lui a été dédié à titre posthume par le poète Duncan Johnston, un ami proche. Sa cornemuse est exposée au musée du Argyll and Sutherland Highlanders Regiment au château de Stirling.

Le décès de Willie Lawrie à l’âge de 35 ans reste à ce jour l’une des disparitions les plus prématurées parmi les grands sonneurs. Ses compositions sont le fer de lance de son héritage. Bien que peu nombreuses – une vingtaine de mélodies – elles se distinguent par le brio de leurs structures originales, œuvre d’un talentueux sonneur ; certainement l’un des plus doués de sa génération. On peut citer : John MacDonald of Glencoe, The Pap of Glencoe, The Braes of Brecklet, Mrs. H. L. MacDonald of Dunach, Inveraray Castle, The 8th Argylls et, le plus populaire, The Battle of the Somme.


Scottish Lilt

Aussi appelée la Jig écossaise, sans qu’il soit prouvé qu’il s’agit à l’origine de la même danse, la Lilt est revendiquée par les Hébrides et le Perthshire. Cette danse distinguée et fluide a été composée peu après 1746 pour être pratiquée par des demoiselles de bonne famille désireuses de courtiser ou de divertir les membres de la noblesse en les séduisant par leur grâce.

Bien que la Lilt puisse être accompagnée par des mélodies telles que “Drops of Brandy” ou “Brose and Butter”, "Battle of the Somme" s’est imposé comme l’air incontournable pour cette danse nationale (1) rendue populaire par son rythme 9/8 atypique parfaitement adapté aux pas de danse et qui tranche les huit mesures par barre des Strathspeys rythmant les traditionnelles danses des Highlands.
  
La Lilt est l’essence même des danses nationales écossaises qui se caractérisent par leur grâce directement inspirée par les danses de ballet.


(1) Les danses nationales écossaises (Scottish Lilt, Village Maid, Blue Bonnets, Flora MacDonald Fancy, Scotch Measure….), plus modernes et plus gracieuses que les vigoureuses danses des Highlands, ont été développées pour accroître la participation féminine. La tenue portée par les danseuses s’appelle “Aboyne dress” (2) ainsi nommé en l’honneur des Highland Games du village d’Aboyne qui interdirent aux femmes de danser avec la tenue traditionnelle à tendance régimentaire jugée insuffisamment élégante pour la gent féminine. Certaines, celles qui a l’origine étaient dansées par les soldats (Highland Laddie, Wilt Thou Go to the Barracks, Johnny?), sont cependant dansées en kilt. Les danses nationales sont également pratiquées par les hommes, qui portent alors la tenue traditionnelle des Highlands.


(2) La tenue "Aboyne Dress" a été créée par le roi d’Armes (Thomas Innes of Learney) et Miss Jeannie Hendry, championne de danse, en 1952. Le roi d’armes, grand officier d’état d’écosse, est le personnage officiel écossais ayant la responsabilité de réglementer l’héraldique du pays et d’octroyer de nouvelles armoiries.



SUGGESTION(S) VIDEO(S)

Battle of the Somme by W. Lawrie
Lilt à Gretna Green
Lilt en compétition de dance






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