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THE 79th FAREWELL TO GIBRALTAR



Histoire de la mélodie

Considérée comme une des meilleures marches militaires jamais écrites « l’adieu du 79e à Gibraltar » a été composée en juin 1848 par John MacDonald, le pipe major du 79th Cameron Highlanders, lorsque son régiment quitta Gibraltar pour le Canada. Le régiment devait initialement rallier les Antilles, dont le climat insalubre était cause d’une forte mortalité, mais l’intervention opportune du secrétaire d’état (qui n’était autre que le frère du commandant du 79th) changea son affectation à la dernière minute.
Depuis trois ans, le régiment était stationné sur le rocher de Gilbraltar à la pointe sud de l’Espagne, un lieu hautement stratégique, mais perdu au bout du monde. Aussi fut-il particulièrement heureux d’apprendre qu’il quittait les lieux.   
Pour commémorer ce moment, son pipe major décida de composer la mélodie « l’adieu du 79e à Gibraltar » pour l’apprendre à ses joueurs durant la longue traversée maritime vers le Canada. Mais, beaucoup se demandèrent si le titre de la mélodie n’était pas une plaisanterie, car de forts vents contraires retardèrent de plusieurs jours l’embarquement des troupes coincées au port.
Après avoir traversé sans soucis l’océan Atlantique, l’inquiétude gagna le capitaine au moment de naviguer sur le Saint-Laurent, entièrement recouvert par la brume. Pour parer à toute collision avec un autre bâtiment, le capitaine demanda au pipe major de faire jouer ses sonneurs sur le pont. John MacDonald décida de leur faire jouer leur nouvelle mélodie. La première présentation publique de l’air fut donc destinée à se signaler et non à parader. On dit que le bourdon de basse avait été accordé sur la corne de brume maritime.


Pipe Major John MacDonald

John MacDonald, originaire de l’île de Tiree, écouta Allan MacLean, de Mull, sonner pour MacLean of Hynish alors qu’il était âgé de 11 ans. Il écouta deux mélodies (“The Blue Ribbon”’ et “The Bratach Bhàn”) et lorsqu’il revint chez lui, les rejoua au chanter, de mémoire, après ne les avoir entendues qu’une seule fois. Il a été le Pipe Major du 1er bataillon du 79th Cameron Highlanders de 1840 à 1849. Il a composé “The 79th’s Farewell to Gibraltar” et “The Dornoch Links”. Après avoir combattu en Crimée, il vécut jusqu’en 1893, où il décéda à l’âge de 72 ans. Son fils Peter, qui fut aussi un sonneur maintes fois primé, partit pour l’Australie. Il emporta la collection des manuscrits de musiques de cornemuse écrits par son père.


Histoire du 79th (1793 — 1918)

Le Queen’s Own Cameron Highlanders est un régiment de l’armée britannique. Il a été levé au sein des membres du clan Cameron en 1793 par Sir Allan Cameron of Erracht (1753-1828) sous le nom de 79e régiment d’infanterie des volontaires Cameroniens. Il est envoyé aux Pays-Bas en 1794 où il prend part à l’infructueuse campagne avant d’être évacué vers la Grande-Bretagne. à son retour, le 79th est démantelé et 210 de ses hommes rejoignent le Black Watch. Un an plus tard, le colonel Cameron est sollicité pour reformer son régiment. 780 hommes sont recrutés.
En mars 1801, le 79th est envoyé en égypte dans le cadre d’une force expéditionnaire pour empêcher le contrôle français de la route des Indes par voie de terre. Après les victoires de Mandora et d’Alexandrie, les forces britanniques contraignent celles de la France à capituler au Caire. Depuis le 79th est autorisé à porter un sphinx sur ses couleurs et insignes.

Le régiment se distingue ensuite lors des guerres napoléoniennes, en particulier pendant la campagne péninsulaire et la bataille de Waterloo. Le 16 juin 1815, à Quatre-Bras, sous les attaques constantes de l’infanterie et de la cavalerie françaises, le 79th perd la moitié de son effectif. Après une mauvaise nuit, les rescapés, trempés, affamés et fatigués, parviennent à rallier Waterloo juste à temps pour faire à nouveau face à l’armée française. À un moment critique de la bataille, où le régiment formait un carré pour repousser la cavalerie française, le sonneur Kenneth MacKay galvanisa ses troupes en jouant un ancien air de ralliement "Cogadh pas Sith" (Guerre ou paix). À la nuit tombée de la Grande Armée de Napoléon avait été détruite.   

Les quarante années suivantes (1815 à 1854) furent calmes pour le régiment. Il reste en France dans le cadre de l’armée d’occupation jusqu’en 1818, puis est affecté en garnison au Royaume-Uni, au Canada puis à Gibraltar.
En 1854, le régiment est envoyé en Crimée où il participe aux victoires d’Alma et de Sébastopol. En 1856 le régiment est envoyé en Inde pour réprimer la mutinerie. Il prend part à la reconquête de Lucknow en 1858. Le 79th reste en Inde pendant 12 ans avant de retourner en Écosse puis à l’île de Wight, où il participe aux cérémonies officielles pour Sa Majesté la reine Victoria. Prise d’affection pour ce célèbre régiment, le 17 avril 1873, la reine le distingue du titre de « The 79th Queen’s Own Cameron Higlanders ». À cette occasion, le vert sombre du tartan du régiment est remplacé par le bleu royal.
En 1882, le 79th est envoyé en égypte pour prendre part à la campagne, couronnée de succès, de Tel-el-Kébir, sous le commandement général de Wolseley. Il reste en égypte jusqu’en 1884 où il part en expédition au Soudan. Il est encore au Caire lorsque la guerre d’Afrique du Sud débute en 1900. Pour redresser une situation compromise, il y est envoyé via le canal de Suez. Sa progression victorieuse le conduira de Bloemfontein à Johannesburg puis à Pretoria. Après la chute de Pretoria, le 79th poursuit les Boers en retraite et les défait à la bataille de Diamond Hill. En juillet 1900, le régiment prend part à des opérations dans la colonie d’Orange où il parvient à capturer l’armée du général Prinsloo à Brandwater. Le 79th retourne ensuite à Fort George, près d’Inverness, après deux années passées en Afrique du Sud. Puis, en 1904, il est affecté à la Garde royale du château de Balmoral.
Le 79th part pour l’Irlande en 1904. En 1907, il est envoyé à Belfast pour aider à renforcer la garnison lors d’une sérieuse émeute en Ulster. Il est ensuite affecté en 1913 au château d’Édimbourg qu’il quitte en 1914 pour la France lorsque la guerre éclate en Europe.


Sir Alan Cameron of Erracht

Ewen Cameron of Lochiel prit pour seconde épouse Marjory MacKintosh. Leur fils Ewen était le premier d’une lignée qui deviendrait les Camerons de Erracht. C’était au début du 16e siècle et en 1745, Donald Cameron, 7e Erracht du nom, était le commandant en second des Cameron présents à Glenfinnan, lorsque le prince Charles brandit son étendard. Après le désastre du Culloden, Donald, devenu un fugitif, passa les trois années suivantes dans les montagnes à fuir sans avoir de domicile fixe. Il mourut en 1780.
Son fils ainé, Sir Alan Cameron de Erracht (1753 — 9 mars 1828) s’engage bénévolement dans l’armée britannique et part servir en Amérique du Nord. Au début de la guerre d’Indépendance américaine, il est capturé par des colons américains en 1775 et emprisonné pendant deux ans à Philadelphie, en Pennsylvanie. Il retourne en Écosse en 1784. Après la déclaration de guerre avec la France révolutionnaire en 1793, il soulève, à ses propres frais, le 79e régiment des Cameron Highlanders. Il y est accepté comme colonel (bien qu’il ne soit alors que major).   
Il commande le régiment lors de la campagne de Flandre 1794, puis lors de la retraite à travers la Hollande 1795. De 1795-1797, le régiment sert dans les Antilles où Alan Cameron est promu lieutenant-colonel en 1796. Dévasté par la fièvre, le 79th est finalement retiré des Antilles et reconstruit à Guernesey 1798. Alan Cameron sert à nouveau lors de la campagne Helder en 1799 puis rejoint l’expédition Abercromby en égypte 1801. Il est confirmé au grade de colonel le 1er janvier 1805. En 1808, il accompagne son régiment dans la péninsule comme le brigadier-général commandant la 2e brigade de la 3e Division Rowland Hill au Portugal. Il combat notamment à Talavera. Alan Cameron est promu major-général le 25 juillet 1810 et mis à la retraite.
Alan Cameron était réputé pour son franc-parler excentrique. Lorsque les 95th Rifles ont été ajoutés pour renforcer sa brigade en 1808, il déclara : « je ne veux pas de ce ramassis de tirailleurs parmi mes montagnards qui savent se battre comme le diable ».
Cameron est fait baron de Bath en 1815 et promu lieutenant-général en 1819.


Le Tartan du 79th

Le Cameron Highlanders est le seul régiment d’origine clanique à ne pas porter de tartan gouvernemental, mais le sien propre : "le Cameron of Erracht". À la levée, il avait été décidé que le tartan à dominante rouge des Camerons ne serait pas utilisé et qu’il fallait en créer un spécifique pour le régiment. Il a été composé par Marsali MacLean, la mère d’Allan, sur demande de son fils. C’était la fille de Ranald MacDonnell of Keppoch, aussi basa-t-elle son motif sur celui des MacDonnell of Keppoch duquel elle supprima les trois lignes rouges et qu’elle mixa avec celui des Cameron dont elle reprit la ligne jaune. Ce tartan fit la fierté du régiment.   
Lorsque le gouvernement voulut, en 1881, rassembler le 79th Queen’s Own Cameron Highlanders avec le 42nd Royal Highlanders portant le black watch tartan, il envisagea d’unifier les tartans et déclara que celui du 42nd, plus ancien, prévaudrait. La cinglante fin de non-recevoir du 79th fit comprendre au gouvernement que nul ne pourrait jamais faire renoncer le 79th à son tartan…



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