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THE HEIGHTS OF DARGAI



The Heights of Dargai (les falaises de Dargai) est une mélodie qui commémore un acte de bravoure du régiment des Gordon Highlanders lors de la bataille du même nom. Cette mélodie aurait dû s’intituler “The Dagshai Hills” mais elle a été, par erreur, publiée sous l’appellation de "The Heights of Dargai" par trop de précipitation de la presse à sensation à vouloir la porter à la connaissance du public juste après la bataille.
A la fin du XIXème siècle, la Russie et le Royaume-Uni rivalisent pour conforter leur hégémonie sur le Pakistan. Les Russes veulent s’ouvrir la voie vers le Sud-Est asiatique et les Britanniques protéger le joyau de leur empire colonial : l’Inde. C’est dans ce contexte que le Royaume-Uni décide de s’assurer des voies de communication des régions inhospitalières du Nord Ouest de l’Inde en envoyant des troupes pour mettre un terme aux incessantes incursions de tribus rebelles sur le pied de guerre. Ainsi commence en 1897 la campagne du Tirah. Une force, de pas moins de 32.882 officiers et hommes de troupe appuyée d’un service d’intendance et médical de 19.558 hommes, 8.000 chevaux, 18.384 mules (sans compter les chameaux et les chariots) est dépêchée sur place. Parmi eux figure le régiment des Gordon Highlanders.

    

En octobre 1897 la troupe tente de mater la révolte d’une des principales tribus : les Afridi. Le 18 octobre elle se lance à l’assaut des falaises de Dargai. Ce piton rocheux érodé, haut de 300 mètres, véritable rempart naturel occupé par 8000 Afridis est un point éminemment stratégique, commandant l’entrée d’un défilé. Son contrôle est vital aux communications commerciales et militaires. Les falaises, sitôt prises, sont à nouveau perdues suite à une contre attaque des Afridis. Le 20 octobre le régiment du Dorset et Devon et les fusiliers Ghurka attaquent à nouveau les falaises. Leur assaut échoue et les Gordons Highlanders reçoivent l’ordre de se lancer dans la mêlée. Leur colonel, Mathias, déclare : « Cette falaise doit être conquise à n’importe quel prix… Les Gordon Highlanders y parviendront ». Au son des cornemuses, ils gravissent les falaises sous un feu nourri, totalement à découvert sur les 150 premiers mètres. Le sonneur Findlater (*), touché par balles aux deux hanches, est aidé par ses compagnons qui l’adossent à un rocher. Il peut ainsi continuer à jouer de la cornemuse guidant de l’avant son régiment.

Les Afridis stupéfaits par la vaillance des Highlanders commencent à refluer en désordre et en 40 minutes le régiment de montagnards écossais s’empare des falaises.
Il y a une controverse quant aux airs de cornemuse effectivement joués durant la bataille avant que l’on ne crée celui qui en porte le nom. Pour beaucoup ce fut “Cock O’ the North” la marche du régiment des Gordon Highlanders. Findlater lui même prétend ne plus trop savoir ce qu’il avait joué, laissant entendre que c’était peut être "Haughs of Cromdale" au rythme plus approprié pour entraîner les soldats vers l’avant.
  

(*) Allen George Findlater est né à Forgue, près de Turriff dans l’Aberdeenshire, en 1872. Il s’engage dans les Gordon Highlanders en 1888 où il est affecté au second bataillon avec lequel il sert à Belfast et Ceylan. En 1891 il est transféré au 1er bataillon et part en 1895 en expédition libérer Chitral (Pakistan). En décembre 1896 il est nommé piper. Findlater, devenu invalide suite aux blessures reçues à Dargai, est rapatrié en Angleterre. Soigné à l’hôpital de Southampton, il y est décoré le 16 mai 1898 par la reine Victoria elle même de la Victoria Cross (la plus haute des distinctions) pour l’héroïsme et le courage dont il fit preuve lors de la bataille. Toute la presse loua son exploit. S’ensuivit une brève période euphorique où il fut reçu en audience et donna plusieurs récitals de cornemuse à travers toute l’Ecosse.   

Les autorités finirent par désapprouver cette manière de tirer profit d’une décoration militaire et exercèrent des pressions sur les music-halls. L’affaire attira l’attention du public sur le devenir des soldats atteints d’invalidité par suite d’actes de bravoure. Finalement le gouvernement fut contraint d’augmenter le montant des pensions accordées aux invalides de guerre. Ce fut le principal acquis durable de la conquête des hauteurs de Dargai…
Findlater s’établit comme fermier à Forglen dans l’Aberdeenshire. Durant la Grande Guerre, il est de nouveau enrôlé dans les Gordon Highlanders et sert dans le 9ème bataillon où il acquiert la qualification de Sergeant Piper. Il est démobilisé en 1919 et retourne à Forglen vivre dans sa ferme. Entre 1919 et 1939, Findlater officiera en tant que Pipe Major du Turriff Pipe Band. Il meurt d’une crise cardiaque à Forglen le 4 mars 1942 à l’âge de 70 ans. Sa décoration de la Victoria Cross est exposée au musée du Gordon Highlander à Aberdeen.




LES PAROLES DE HEIGHS OF DARGAI


De Edmund L. Hill, 1913, "Poems,"



The Gordon Highlanders will take the crest,
Our Colonel cried, and an answering cheer
Swept from rank to rank as we lay at rest,
And the Colonel smiled to hear.
Then up we charged at the steep hillside,
And never a heart but beat with pride,
Though every minute a soldier died,
As we stormed the pass at Dargai.

Far above on the fire-swept hill we saw,
Scattered here and there, the brave Warwick’s dead,
And behind we heard a battery roar
As the shells screamed overhead.
And all around us the bullets struck;
And at first I tell you I tried to duck,
But there wasn’t time, so I prayed for luck,
As we stormed the pass at Dargai.

Then as we got neared the rock-bound top;
The shrapnel before us no longer burst,
But never a man of us wished to stop,
Though choking and maddened with thirst.
For our bagpipes played us up the hill,
And through the din rose their music shrill
That filled our hearts with mad lust to kill,
As we stormed the heights at Dargai.

Then all of a sudden the music stopped
As a volley burst from the rocks ahead,
For the piper near me spun round and dropped
And I thought that he was dead.
For he lay stretched out upon the ground,
But I hadn’t fired another round
Ere I heard once more the brave old sound,
As we stormed the pass at Dargai.

Then I turned to look and I saw him lie,
Hard wounded but playing for all he knew;
And the rear ranks cheered as they hurried by,
While the bullets round them flew.
And every man of us yelled with pride,
And dashed like one at the steep hillside,
Where every second a foeman died,
For we stormed the pass at Dargai.

When proudly our flag waved overhear,
Telling those below we had won the day,
We went to look for our wounded and dead,
Thick strewn on our upward way.
We searched all round for our piper, till
We found him fainting upon the hill,
And his weak hands grasped the bagpipes still,
That had piped us on to Dargai.

  

  « Le Gordon Highlanders enlèvera la crête »,
  Cria notre colonel. Nous lui répondîmes par des acclamations
  Majestueusement sorties rang après rang alors au repos,
  Et le colonel sourit de nous entendre.
  Ensuite, nous avons chargé jusqu’aux falaises escarpées,
  Jamais nos cœurs n’auront battu avec tant de fierté,
  Malgré nos lourdes pertes,
  Nous avons pris d’assaut le col de Dargai.

  Loin au-dessus de la colline balayée par le feu, nous avons vu,
  Dispersés ici et là, les cadavres des braves de Warwick,
  Et derrière, nous avons entendu le grondement des canons
  Puis les obus siffler au dessus de nos têtes.
  Tout autour de nous les balles frappaient,
  Nous eûmes le réflexe de nous cacher,
  Mais ce n’était pas le moment aussi nous avons prié dame chance,
  Et pris d’assaut le col de Dargai.

  Lorsque nous approchâmes du sommet ;
  L’artillerie suspendit son tir de couverture,
  Mais aucun de nous ne s’arrêta,
  Bien que suffoquant et tourmenté par la soif.
  Au milieu du vacarme, la mélodie stridente de nos cornemuses,
  Accompagna notre ascension
  Remplissant nos cœurs du désir de vaincre,
  Nous avons pris d’assaut les hauteurs de Dargai.

  Soudain la musique se tût
  Lorsque des tirs venus des rochers nous surplombant,
  Firent mordre la poussière à notre sonneur
  Que je crus mort
  Car il était étendu sur le sol.
  Mais avant même que je n’ouvre à nouveau le feu
  J’entendis à nouveau le courageux sonneur jouer,
  Et nous prîmes d’assaut le col de Dargai.

  Je me suis retourné et je l’ai vu allongé,
  Sérieusement touché mais continuant de jouer;
  Et l’arrière garde l’acclama tout en se précipitant,
  Alors que les balles pleuvaient autour d’elle.
  Et chacun d’entre-nous cria avec fierté,
  Et se jeta d’un seul homme sur le flanc de la colline,
  Où l’ennemi succomba en nombre,
  Lorsque nous prîmes d’assaut le col de Dargai.

  Lorsque notre drapeau flotta fièrement au sommet,
  Prévenant ceux des nôtres en bas de notre victoire,
  Nous sommes allés ramasser nos blessés et nos morts,
  Jonchant le chemin du col.
  Nous cherchâmes partout alentours notre sonneur, jusqu’à
  Nous le retrouvâmes évanoui sur la colline,
  Ses mains faibles toujours fermement agrippées à sa cornemuse,
  Qui nous mena à Dargai.



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