Il s’agit d’un chant Jacobite déguisé où ’Ghile Mear’
(My Dashing Darling / Mon fringuant amour) représente Bonnie Prince Charlie,
le jeune prétendant à la couronne d’Ecosse et d’Angleterre,
et la veuve éplorée,
l’Irlande, la verte Erin.
Seán Clárach Mac Dónaill (1691-1754), est né à Churchtown, County Cork, Irlande. Profondément Jacobite, c’est l’un des plus fameux poètes gaéliques au point de gagner l’admiration de ses pairs qui l’affublent du titre de « Chef des poètes du Munster ». Mo Ghile Mear est son plus célèbre poème. Il s’agit d’une complainte écrite après la défaite de Bonnie Prince Charlie lors de la bataille de Culloden, en Écosse, en 1746. Les Irlandais, notamment par le biais du fameux régiment des « Irish Pickets » sous commandement français, participèrent activement au soulèvement Jacobites de 1745 contre l’Angleterre. Les poètes irlandais avaient placé tous leurs espoirs sur ce prince révolutionnaire et sa défaite suivie de son exil en France a été un coup dur qui s’ajouta aux déjà longues souffrances de l’Eire et de l’Ecosse. Leur exaspération et le désespoir sont clairement exprimés dans ce poème. |
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Comme tous les autres poèmes gaéliques de l’époque, Mo Ghile Mear aurait été chanté plutôt que récité. La mélodie est réputée être une des plus belles et poignantes « lamentation » du 18ème siècle. Bien qu’il s’agisse d’une complainte de femme, elle est habituellement chantée d’une voix martiale par des hommes. Elle a été jouée lors de l’enterrement du poète Seán Clárach Mac Dónaill et est à présent entonnée à l’heure de fermeture des pubs irlandais pour prolonger quelques minutes une soirée conviviale.
La mélodie a également été utilisée
dans la dernière scène du film « A la santé de Ned »
(ou les vieilles canailles – Titre original : Waking Ned Divine) une comédie
de 1998 avec Ian Bannen, David Kelly et Fionnula Flanagan.
Au coeur de la campagne irlandaise se cache le petit village de Tully more. Jackie O’SHEA et Michael O’SULLIVAN découvrent que l’un des 52 habitants a gagné le gros lot à la loterie nationale. Les deux vieux garçons se mettent en recherche du mystérieux gagnant pour s’assurer ses faveurs avant que la nouvelle ne se répande... et découvrent qu’il est mort pendant le tirage fatidique ! |
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![]() Chorus He is my hero, my dashing darling He is my Caesar, dashing darling. I’ve had no rest from forebodings Since he went far away my darling. For a while I was a gentle maiden And now a spent worn-out widow My spouse ploughing the waves strongly Over the hills and far away.
Pain and sorrow are all I know,
The cuckoo sings not pleasantly at noon
Noble, proud young horseman
Let a strain be played on musical harps
Dashing darling for a while under sorrow
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![]() Refrain Mon héros, mon bien-aimé, Mon César, mon bien-aimé, Paix et joie m’ont fuie à jamais, Quand est parti mon bien-aimé ! Jadis j’étais charmante et gaie.
Chaque jour, en proie au chagrin,
A midi le chant du coucou n’est pas gai,
Noble et fier jeune chevalier,
Harpe sonore, entame un chant !
Ce deuil maintiendra-t-il longtemps
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Mary Black (Gaélique)
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Sé mo laoch mo Ghile Mear [Shay muh lay moe Gil-ah Mar] Sé mo Chaesar, Ghile Mear, [Shay moe Hay-suh, Gil-ah Mar] Suan ná séan ní bhfuaireas féin [Soon nawh shayn nee voor-ahs hayn] Ó chuaigh i gcéin mo Ghile Mear [Oh coo-ig EE-gayne moe Gil-ah Mar]. Bímse buan ar buairt gach ló, [Beem-sha boo-in air boo-urch gawk low] Ag caoi go cruaidh ‘s ag tuar na ndeór [Egg key guh crew-eh seg toor nah nyoar] Mar scaoileadh uaim an buachaill beó [Mar squeal-ah oo-im aun boo-cull b-yo] ‘S ná ríomhtar tuairisc uaidh, mo bhrón. [Snah riv-tar toorisk oo-ig, muh v-roan] etc... |